Le mardi 26 novembre 2024, aux environs de 15h00, il est signalé par les Ecogardes de Agoué (Grand-Popo), la présence d’un impressionnant spécimen de lamantin d’Afrique mort, flottant dans le Chenal Gbaga dans le village Gbédjè à Agoué.
L’équipe de Nature Tropicale ONG alertée s’est jointe aux Ecogardes, des bénévoles de la localité pour gérer le spécimen mort en état de dégradation qui flottait à la surface de l’eau.
Les spécialistes taxidermistes de Nature Tropicale ONG ont procédé à la récupération de la dépouille avec l’appui des Ecogardes. Il s’agit d’un spécimen d’environ 3 mètres de longueur et d’un poids d’environ 330 kg.
Il est à signaler que le 12 novembre 2024, un lamantin d’Afrique sub-adulte de 1,46 mètres était retrouvé mort sur l’eau dans ce même village et dans les même conditions. ‘’Les travaux de dragage qui se font actuellement à Aného, précisément à Vito Condji (Togo), seraient à l’origine de ces massacres’’ d’après les informations recueillies sur le terrain.
Il est à noter que le Projet d’Investissement de Résilience des Zones Côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ResIP – Bénin) du Programme de Gestion du Littoral Ouest Africain (WACA) est en cours de mis en œuvre dans cet écosystème et porte sur le curage mécanique du chenal de Gbaga et la restauration des écosystèmes associés. Ce programme est cofinancé par la Banque mondiale et le Gouvernement Béninois et mis en œuvre par le Ministère du Cadre de Vie et des Transports en Charge du Développement Durable au Bénin.
QUELLE EST LA PLACE RÉSERVÉE AUX ESPÈCES EMBLÉMATIQUES DONT LE LAMANTIN D’AFRIQUE PRÉSENTES DANS CE MILIEU?
A QUOI POURRAIT-ON ASSISISTER QUAND LES TRAVAUX DE DRAGAGE VONT COMMENCER DANS LA PARTIE BENINOISE OÙ IL Y A LES LITS DU LAMANTIN D’AFRIQUE DANS CE CHENAL GBAGA?
QUELLES SONT LES MESURES PREVUES DANS CE CONTEXTE OÙ LE TOUT SECRET, LA CONFIDENTIALITE ET L’INSUFFISANCE DE TRANSPARENCE DANS LE SUIVI (EIE, PGES) QUI ENCADRENT CERTAINES REALISATIONS DANS CE MILIEU ET AILLEURS?…
L’accompagnement des politiques nationales et locales est plus que nécessaire pour le renforcement des acquis sur le terrain.
Pour le moment, les autorités locales dont Mme ROMAO, Cheffe d’Arrondissement d’Agoué mettent les bouchées doubles afin d’alerter les instances compétentes pour des actions plus constructives pour la sauvegarde de cette espèce de lamantin d’Afrique qui est intégralement protégée et particulièrement menacée au Bénin et dans la sous région.
L’équipe de Nature Tropicale ONG a entamé le processus de traitement de cette dépouille comme la précédente en vue de la récupération du squelette entier de l’animal à des fins scientifique, éducative et écotouristique.
Par ailleurs, il est à signaler que près d’une vingtaine de spécimens adultes de lamantin d’Afrique massacrés sont répertoriés dans différents écosystèmes des zones humides du sud Bénin du 1er Janvier au 14 octobre 2024 dont 13 cas confirmés sur la lagune de Porto-Novo en direction de Gbadagry (Nigéria). Les démarches menées par Nature Tropicale ONG pour réduire la saignée sont sans résultats probants et les massacres continuent.
Il est rappeler que ces phénomènes se produisent bien sur les sites RAMSAR 1017 et 1018, la réserves de biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé (RB-BVO) et la réserve de Biosphère Transfrontière du Mono (RBTM), les Aires Marines Protégées de Donaten et de la Bouche du Roy en République du Bénin. Des moyens existent pour des études, études et études, des documents de stratégies, des Plans d’Aménagements et de Gestion et autres. MAIS très très peu voire rien pour les actions, même les plus élémentaires sur le terrain avec les communautés locales, pour valoriser ces ressources emblématiques indispensables pour notre développement.
Il est alors urgent que les parties prenantes dont les services compétents de l’état prennent les mesures nécessaires et pro-actives pour contribuer à la protection et la valorisation de ces ressources naturelles au Bénin. Ces mesures bien connues sont dictées par les engagements pris par l’Etat en signant et / ou ratifiant les conventions internationales dont la CDB, la CMS, la CITES, la RAMSAR… et les réglementations nationales.
C/Com Nature Tropicale ONG