Sauvegarde des tortues marines


Présentation


Depuis 1998, le Musée Nature Tropicale ONG, inquiété par les principales menaces qui pèsent sur les tortues marines au Bénin a entrepris des actions de sauvegarde de ces espèces.

Objectif principal
L’objectif principal est de démarrer la mise en œuvre d’une stratégie de protection durable des tortues marines de la façade Atlantique du Bénin, depuis la protection jusqu’aux actions de collectes de données scientifiques, en passant par les actions d’information, d’éducation au changement de comportement et de responsabilisation des communautés locales.

Objectifs spécifiques

poursuivre la protection des tortues marines contre les captures et les massacres inopportuns dans les sites Ramsar 1017 et 1018 ;

  • animer des programmes d’information et d’éducation pour un changement de comportement vis-à-vis des ressources biologiques au niveau des populations du littoral béninois ;
  • assurer le renforcement des capacités nationales pour une meilleure connaissance et conservation des tortues marines (techniques et opérationnelles) des Ecogardes et autres acteurs ;
  • continuer la surveillance des zones de ponte des tortues marines en collaboration avec les Ecogardes ;
  • organiser du suivi des principales plages reconnues comme sites de ponte et des débarcadères;
  • identifier et de protéger les nids ou de transférer les œufs de tortues dans des enclos d’incubation jusqu’à éclosion des bébés tortues;
  • initier et de stimuler des initiatives de conservation des tortues marines soutenues par le développement des activités alternatives rémunératrices pour les populations locales (écotourisme, agriculture…) ;
  • assurer la formation des pêcheurs sur les techniques durables de pêche maritime responsable (TED) ;
  • poursuivre les actions de dénombrement et le baguage des espèces de Chéloniens qui fréquentent les côtes du Bénin ;

Les résultats

Cette lutte, menée depuis 1998, a contribué à sensibiliser la population et réduire la consommation des tortues marines.


8 espèces marines dont 6 sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest

 Sursaut pour la protection des tortues: résultats, difficultés, innovations


Inquiétée par les principales menaces qui pèsent sur les tortues marines au Bénin, depuis 1998, des actions de recherches et d’éducation ont été entreprises par Nature Tropicale ONG dans le cadre d’un plan d’urgence de protection des tortues marines de la côte Atlantique du Bénin.

De 1999 à 2001, Nature Tropicale ONG a bénéficié des appuis ponctuels du Programme d’Aménagement des Zones Humides (PAZH), du Centre Béninois pour le Développement Durable (CBDD), de l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE), de la Coopération Allemande (GTZ), du Comité Néerlandais de l’UICN, de l’UICN France et diverses autres institutions locales. La principale priorité étant un travail de sensibilisation adaptée qui est couplée avec l’élaboration d’une stratégie durable de conservation des tortues marines au Bénin. Une importance particulière a été accordée à la sensibilisation, aux échanges d’informations sur les méthodologies de recherche et de protection pour améliorer la qualité de ses projets de protection au Bénin.

Les résultats
Les principaux résultats obtenus sont entre autres:

la conscientisation d’une grande partie des communautés côtières sur la conservation des tortues marines;

  • la mise en place d’une vingtaine de comités de sauvegarde ;
  • l’élaboration d’un plan d’actions,
  • le renforcement d’une expertise du Bénin en la matière dans la sous-région;
  • et la fructueuse participation du Bénin aux échanges régionale et internationale sur la protection des tortues marines.

Les difficultés
Les difficultés rencontrées sont entre autres : l’insuffisance d’adhésion des populations en raison de leur niveau de vie assez critique, le déplacement des Ecogardes des côtes pour raison de subsistance; l’absence de mesures incitatives et d’alternatives durables à la pêche, la cupidité de certaines communautés, la faible implication des autorités locales dans le programme, le manque de moyens pour dédommager les pêcheurs en cas de filets déchirés et engins de pêches endommagés, l’absence d’aires protégées marines et côtières sécurisées, l’insuffisance de réglementations au niveau local et le manque de rigueur dans l’application des réglementations.

Les innovations
Sur initiative des membres des Comités de sauvegarde des tortues marines (Ecogardes) soutenue par Nature Tropicale ONG, la Journée du 8 Janvier est choisie pour célébrer les tortues marines au Bénin depuis près d’une quinzaine d’années. Depuis lors, l’expérience est répétée tous les ans. Cette journée est commémorée en prélude à la célébration annuelle de la Journée nationale des religions et cultes traditionnels au Bénin (10 Janvier). Une opportunité qui draine des milliers d’adeptes des cultes Vodoun du Sud-Bénin, des touristes venant de la diaspora Africaine, des curieux et de nombreux organes de presses sur la place de Vodoun de Grand-Popo, Ouidah et ailleurs.

A cette occasion, le 10 janvier, le site de célébration des festivités de la Journée nationale des religions traditionnelles à Grand-Popo au Bénin reçoit un stand d’exposition sur les tortues marines animé par les Ecogardes. Les manifestations officielles de cette journée sont clôturées par des lâchers de bébés tortues en signe de participation des religions et cultes traditionnels et des autorités locales à la protection de la biodiversité au Bénin.

La signification de cet acte est la recherche des voies et moyens pour associer le pouvoir décentralisé et les valeurs endogènes traditionnelles en vue d’une meilleure protection des espèces menacées au Bénin. Peut-être que la mise en œuvre de cette stratégie réussira là où les lois nationales et conventions internationales ont échoué parce que mal connues des populations, non adaptées au contexte.


Libération

Toutes les espèces de tortues marines : la tortue Luth (Dermochelys coriacea), la Tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), la verte (Chelonia mydas) et l’imbriquée (Eretmochelys imbricata) connues au Bénin sont classées sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). L’UICN a alors conclu que ces espèces sont en danger et des mesures méritent d’être prises pour les protéger.

Il est aberrant que la protection de ces espèces migratrices soit parfaitement assurée dans l’Atlantique Ouest, aux USA, dans les Caraïbes, au Brésil pour qu’elles aillent ensuite se faire massacrer dans l’Atlantique Est où se situe le Bénin.

Les principales menaces qui pèsent sur les tortues

L’allure que prend la dégradation du littoral du Bénin qui n’est que de 125 km est loin de satisfaire au principe d’utilisation durable. Il s’agit entre autres de :

  • l’érosion côtière sur tout le littoral du Bénin et Togo, de même que les dispositions mises en place pour la lutte contre cette érosion;
  • l’urbanisation anarchique des côtes, l’occupation des plages de ponte, la construction anarchique d’habitations et d’infrastructures touristiques sur les plages ;
  • la pollution organique due aux déversements incontrôlés des déchets domestiques et municipaux dans les zones humides et surtout les débris et sacs plastiques;
  • les constructions des infrastructures côtières dont les routes fortement éclairées, les aménagements touristiques (digues immergées); 
  • la dégradation de l’habitat marin et la pollution par les filets abandonnés en mer ;
  • la dégradation de la végétation du littoral due à la pression démographique sans cesse croissante ;
  • la pollution marine transfrontalière due au déversement dans la mer des eaux usées de l’usine de phosphate de Kpémè au Togo ;
  • les pollutions par les hydrocarbures provenant des plates-formes pétrolières, les transbordements, les forages et les dégazages sans oublier le trafic illicite et à la manipulation des produits pétroliers sur les plans d’eau ;
  • l’utilisation des techniques de pêche interdites nommées ‘’Chalut – boeuf’’ ou ‘’Keli-keli’’ pratiquées par des pêcheurs artisanaux continentaux et qui occasion des pêches accidentelles et de nombreux échouages de tortues sur les plages
  • le ramassage du sable marin sur certaines plages ;
  • la prédation humaine des ressources biologiques du littoral reste toujours la plus inquiétante en raison de l’insuffisance de conscience environnementale et la faible application des réglementations.

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