Depuis quelques semaines, Nature Tropicale ONG est régulièrement interpellée par des riverains du littoral, de multiples cas de massacres et d’échouages de tortues marines sur les plages du Bénin. Ce phénomène qui n’est nullement nouveau, est le fruit de la mauvaise gouvernance dans l’application des lois et réglementations environnementales au Bénin.
Selon les statistiques, près de 400 tortues adultes mortes échouées ont été recensées sur les plages du Bénin en 2022. Ces phénomènes bien connus et dont les causes crèvent l’œil, sont régulièrement signalés aux instances ayant en charge la mission d’agir par des actions promptes et urgentes sur le terrain. Malgré les multiples actions de plaidoyer, l’amorce des solutions ne semble pas se pointer à l’horizon. Il est noté depuis quelques semaines une léthargie sans pareille dans les réponses apportées sans aucune concertation avec les autres parties prenantes et sans aucune relation avec les préoccupations réelles du terrain.
Certaines administrations publiques et entreprises ayant des impacts très négatifs sur les ressources biologiques marines, les tortues marines notamment, se sont associées à des pseudo spécialistes de protection de tortues marines, espèces intégralement protégées, et de faux ‘’vétérinaires’’ sans la moindre formation requise pour prétendre sauver les tortues marines en violation fragrante des législations en vigueur.
Pour ce début de saison de ponte des tortues marines 2025, plus d’une cinquantaine de tortues mortes sont déjà signalées et ce phénomène se développe de façon exponentielle au moment où les ressources destinées à ces problèmes sont utilisées sans transparence.
En réalité, plus de 700 tortues adultes sont massacrées chaque année dont seulement environ la moitié échouent sur nos plages et le reste est consommé par les braconniers et trafiquants.
Le grand effort fait par le Gouvernement de la Rupture en annonçant la création des premières Aires Marines Protégées au Bénin en janvier 2022, est littéralement saboté par des entreprises qui refusent d’assumer leurs responsabilités environnementales et certaines structures étatiques dont les actions n’ont aucun effet positif sur la survie des tortues marines, une opportunité pour le développement du tourisme balnéaire au Bénin.
Il est à rappeler que le Bénin a ratifié de nombreuses conventions internationales des Nations Unies qui l’obligent à la protection des tortues marines. Il s’agit entre autres des conventions CDB, CMS, CITES, RAMSAR et le Mémorandum d’accord sur les mesures de conservation des tortues marines de l’Atlantique…
Une telle situation ne peut plus continuer à perdurer. Il urge que, QUI DE DROIT agisse enfin pour mettre fin à cette situation très préoccupante pour la communauté des engagés pour la gestion durable de nos ressources naturelles au Bénin et dans la sous région.
Nature Tropicale ONG
www.naturetropicale.org
