SAUVEZ LES TORTUES MARINES DE L’ATLANTIQUE
Les tortues marines sont très menacées partout ailleurs et particulièrement au Bénin et en Afrique de l’Ouest. Informons-nous, sensibilisons – éduquons, et mobilisons nous pour la protection et la valorisation des tortues marines qui viennent pondre sur le côte Atlantique du Bénin et de l’Afrique de l’Ouest.
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Information, sensibilisation, éducation et mobilisation pour la protection des tortues marines qui viennent pondre sur le côte Atlantique du Bénin et de l’Afrique de l’Ouest.
Depuis 1998, le Musée Nature Tropicale ONG, inquiété par les principales menaces qui pèsent sur les tortues marines au Bénin a entrepris des actions de sauvegarde de ces espèces.
Objectif principal
L’objectif principal est de démarrer la mise en œuvre d’une stratégie de protection durable des tortues marines de la façade Atlantique du Bénin, depuis la protection jusqu’aux actions de collectes de données scientifiques, en passant par les actions d’information, d’éducation au changement de comportement et de responsabilisation des communautés locales.
Objectifs spécifiques
Poursuivre la protection des tortues marines contre les captures et les massacres inopportuns dans les sites Ramsar 1017 et 1018 ;
Cette lutte, menée depuis 1998, a contribué à sensibiliser la population et réduire la consommation des tortues marines.
8 espèces marines au monde dont 6 visitent ou sont connues sur les côtes Atlantique de l’Afrique de l’Ouest
| ESPECE | Chelonia mydas (Linné, 1758) |
| Noms français/anglais/ Local | Tortue verte Tortue franche Common green turtle |
| Ordre/Sous ordre | O. : Cheloni S/o : Cryptodires |
| Taille Juvenile/ Subadulte | < 45 cm 46 – 68 cm |
| Taille adulte | 71 – 140 cm |
| Poids | 160 – 400 kg |
| Maturité sexuelle | 8 – 20 ans |
| Alimentation | Jeunes omnivores /invertébrés Adultes : herbivores et invertébrés |
| Accouplement | A la surface de l’eau en mer |
| Cycle de reproduction | 2 – 4 ans |
| Ponte | 2-5 fois /saison à 15 jours d’intervalle |
| Œufs | 40- 200 œufs de 42–55 mm |
| Profondeur nid | 35 – 55 cm |
| Incubation | 48 – 70 jours |
| Remarques | Sort de l’eau pour la thermorégulation et les femelles aussi |
| Résumé des caractères d’identification | * 2 préfrontales * 4 costales * nuchale sans contact avec les premières costales * plaques de la dossière juxtaposées * bec arrondi et denticulé |
| ESPECE | Lepidochelys olivacea (Eschscholly,1829) |
| Noms français/anglais/ Local | Tortue olivâtre Olive ridley turtle |
| Ordre/Sous ordre | O. Cheloni S/o. Cryptodires F. Chelonidae |
| Taille Juvenile/ Subadulte | < 30 cm 31 – 54 cm |
| Taille adulte | 72 cm |
| Poids | 35 – 50 kg |
| Maturité sexuelle | 7 – 9 ans |
| Alimentation | Omnivore opportuniste |
| Accouplement | A la surface de l’eau en mer |
| Cycle de reproduction | |
| Ponte | 3 fois / saison à 17–29 jours d’intervalle |
| Œufs | 30–170 œufs |
| Profondeur nid | |
| Incubation | 46 – 62 jours |
| Remarques | «Arribada» |
| Résumé des caractères d’identification |
| ESPECE | Lepidochelys kempii (Garmay, 1880) |
| Noms français/anglais/ Local | Chélonée de Kemp Kemp’s turtle Golf Ridley turtle Bastard turtle |
| Ordre/Sous ordre | O. Cheloni S/o. Cryptodires F. Chelonidae |
| Taille Juvenile/ Subadulte | |
| Taille adulte | 60 – 75 cm |
| Poids | 35 – 50 kg |
| Maturité sexuelle | 6 ans |
| Alimentation | Carnivore mœurs côtières |
| Accouplement | Peu de temps avant la ponte |
| Cycle de reproduction | Avril –Août, le jour |
| Ponte | 2–3 fois / saison |
| Œufs | 50 – 185 œufs |
| Profondeur nid | |
| Incubation | 45 – 60 jours |
| Remarques | La plus petite et très agressive |
| Résumé des caractères d’identification | *4 préfrontales * 4 costales * nuchale sans contact avec les 1ères costales *2 griffes * plaques de la dossière imbriquées |
| ESPECE | Caretta Carreta (Linné, 1758) |
| Noms français/anglais/ Local | Couanne Loggerhead turtle |
| Ordre/Sous ordre | O. Cheloni S/o. Cryptodires F. Chelonidae |
| Taille Juvenile/ Subadulte | |
| Taille adulte | 93 – 114 cm |
| Poids | 160 kg |
| Maturité sexuelle | 4 ans |
| Alimentation | Carnivores |
| Accouplement | A la surface de l’eau en mer |
| Cycle de reproduction | 2 – 3 ans |
| Ponte | 2-7 fois / saison à 12 –15 jours d’intervalle |
| Œufs | 50 – 190 œufs de 39-42 mm |
| Profondeur nid | 25 – 50 cm |
| Incubation | 46 – 67 jours |
| Remarques | |
| Résumé des caractères d’identification | * très grosse tête *plus de 4 préfrontales * 5 costales symétriques * nuchale en contact avec les 1ères costales * plaques de la dossière juxtaposées * pas de pores sur les infra marginales |
| ESPECE | Eretmochelys imbricata (Linné 1766) |
| Noms français/anglais/ Local | Tortue imbriquée Tortue Caret Hawhsbill turtle |
| Ordre/Sous ordre | O. Cheloni S/o. Cryptodires F. Chelonidae |
| Taille Juvenile/ Subadulte | < 33 cm 34 – 65 cm |
| Taille adulte | 62 – 95 cm |
| Poids | 60 –139 kg |
| Maturité sexuelle | 3 ans |
| Alimentation | Omnivore |
| Accouplement | A la surface de l’eau en mer |
| Cycle de reproduction | 2 – 3 ans |
| Ponte | 3–4 fois /saison à 14 – 15 jours d’intervalle |
| Œufs | 53 – 206 œufs de 30 – 45 mm |
| Profondeur nid | 11 – 55 cm |
| Incubation | 58 – 74 jours |
| Remarques | La plus menacée à cause des écailles |
| Résumé des caractères d’identification |
| ESPECES | Dermochelys coriacea (Vandelle 1761) |
| Noms français/anglais/ Local | Tortue Luth Leatherback turtle |
| Ordre/Sous ordre | O. Cheloni S/0. Cryptodires F.Dermochelydae |
| Taille Juvenile/ Subadulte | |
| Taille adulte | 130 – 192 cm |
| Poids | 400 – 950 kg |
| Maturité sexuelle | 10 – 12 ans |
| Alimentation | Invertébrés, Méduses Mœurs pélagiques |
| Accouplement | En haute mer |
| Cycle de reproduction | 2 –3 – 5 ans |
| Ponte | 7–12 fois voire 17 fois / saison à 9 –10 jours d’intervalle |
| Œufs | 90 – 148 œufs de 45-60 mm dont beaucoup d’infertiles |
| Profondeur nid | 80 – 100 cm |
| Incubation | 60 – 80 jours |
| Remarques | |
| Résumé des caractères d’identification | * très grande taille * absence d’écailles * pseudo dossière avec 7 carènes recouverte d’une peau lisse bleu sombre et tachetée de clair *présence d’une tache rose frontale * absence de griffes * papilles œsophagiennes |
Inquiétée par les principales menaces qui pèsent sur les tortues marines au Bénin, depuis 1998, des actions de recherches et d’éducation ont été entreprises par Nature Tropicale ONG dans le cadre d’un plan d’urgence de protection des tortues marines de la côte Atlantique du Bénin.
De 1999 à 2024, Nature Tropicale ONG a bénéficié des appuis ponctuels du Programme d’Aménagement des Zones Humides (PAZH), du Centre Béninois pour le Développement Durable (CBDD), de l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE), de la Coopération Allemande (GIZ), du Comité Néerlandais de l’UICN, de l’UICN France, de RAMPAO, PAPBIO UICN-PACO, CEBIOS, RAMPAO, Ambassade des USA à Cotonou et diverses autres institutions locales et entreprises privées dont SOGEA SATOM, BOSKALIS, DEME/SDI, CMA-CGM.
La principale priorité étant un travail de sensibilisation adaptée qui est couplée avec l’élaboration d’une stratégie durable de conservation des tortues marines au Bénin. Une importance particulière a été accordée à la sensibilisation, aux échanges d’informations sur les méthodologies de recherche et de protection pour améliorer la qualité de ses projets de protection au Bénin.
Les résultats
Les principaux résultats obtenus sont entre autres:
la conscientisation d’une grande partie des communautés côtières sur la conservation des tortues marines;
Les difficultés
Les difficultés rencontrées sont entre autres : l’insuffisance d’adhésion des populations en raison de leur niveau de vie assez critique, le déplacement des Ecogardes des côtes pour raison de subsistance; l’absence de mesures incitatives et d’alternatives durables à la pêche, la cupidité de certaines communautés, la faible implication des autorités locales dans le programme, le manque de moyens pour dédommager les pêcheurs en cas de filets déchirés et engins de pêches endommagés, l’absence d’aires protégées marines et côtières sécurisées, l’insuffisance de réglementations au niveau local et le manque de rigueur dans l’application des réglementations.
Les innovations
Sur initiative des membres des Comités de sauvegarde des tortues marines (Ecogardes) soutenue par Nature Tropicale ONG, la Journée du 8 Janvier est choisie pour célébrer les tortues marines au Bénin depuis près d’une quinzaine d’années. Depuis lors, l’expérience est répétée tous les ans. Cette journée est commémorée en prélude à la célébration annuelle de la Journée nationale des religions et cultes traditionnels au Bénin (10 Janvier). Une opportunité qui draine des milliers d’adeptes des cultes Vodoun du Sud-Bénin, des touristes venant de la diaspora Africaine, des curieux et de nombreux organes de presses sur la place de Vodoun de Grand-Popo, Ouidah et ailleurs.
A cette occasion, le 10 janvier, le site de célébration des festivités de la Journée nationale des religions traditionnelles à Grand-Popo au Bénin reçoit un stand d’exposition sur les tortues marines animé par les Ecogardes. Les manifestations officielles de cette journée sont clôturées par des lâchers de bébés tortues en signe de participation des religions et cultes traditionnels et des autorités locales à la protection de la biodiversité au Bénin.
La signification de cet acte est la recherche des voies et moyens pour associer le pouvoir décentralisé et les valeurs endogènes traditionnelles en vue d’une meilleure protection des espèces menacées au Bénin. Peut-être que la mise en œuvre de cette stratégie réussira là où les lois nationales et conventions internationales ont échoué parce que mal connues des populations, non adaptées au contexte.
Toutes les espèces de tortues marines : la tortue Luth (Dermochelys coriacea), la Tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), la verte (Chelonia mydas) et l’imbriquée (Eretmochelys imbricata) connues au Bénin sont classées sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). L’UICN a alors conclu que ces espèces sont en danger et des mesures méritent d’être prises pour les protéger.
Il est aberrant que la protection de ces espèces migratrices soit parfaitement assurée dans l’Atlantique Ouest, aux USA, dans les Caraïbes, au Brésil pour qu’elles aillent ensuite se faire massacrer dans l’Atlantique Est où se situe le Bénin.
Les principales menaces qui pèsent sur les tortues marines sur le littoral du Bénin
Malgré les réglementations en place, de nombreux actions et réalisations anthropiques continuent de menacer gravement la vie des tortues marines sur le littoral de Bénin et dans la sous région. L’allure que prend la dégradation du littoral du Bénin qui n’est que de 125 km est loin de satisfaire au principe d’utilisation durable. Il s’agit entre autres de :
** des EIE non transparentes et qui manque de suivi indépendant lors des grands travaux sur et le long du littoral;
** l’érosion côtière de même que les infrastructures de lutte contre l’érosion côtière surtout dans la phase de mise en place sans le respect des saisons de ponte des tortues marines ;
** les infrastructures publiques et privées sur les plages (routes côtières) et touristiques (digues immergées, digues de sable, roches, hôtels) ;
** les lumières blanches le long des plages dans les hôtels, restaurants et le long des routes ;
** les dégradations diverses du littoral ;
** l’urbanisation de la côte et les constructions anarchiques d’habitations et d’infrastructures touristiques sur les plages ;
** l’occupation des plages de ponte par des bars et restaurants ;
** les pollutions sonores sur les plages ;
** les pollutions organiques dues aux défécations des riverains, déversements incontrôlés des déchets domestiques et municipaux dans les zones humides et surtout les débris et sacs plastiques;
** la dégradation de l’habitat marin due aux pollutions plastiques et la pollution par les filets abandonnés en mer ;
** la dégradation de la végétation du littoral due à la pression démographique sans cesse croissante ;
** la pollution marine transfrontalière due au déversement dans la mer des eaux usées de l’usine de phosphate de Kpémè au Togo;
** l’utilisation des techniques de pêche interdites dénommées ‘’Chalut – bœuf’’ ou ‘’Keli-keli’’ pratiquées par des pêcheurs artisanaux continentaux et qui occasionne des pêches accidentelles et de nombreux échouages de tortues marines sur les plages
** le ramassage systématique des œufs par les populations riveraines des plages de ponte ;
** la destruction des nids par les animaux domestiques errants ou en divagation (porcs, chiens, chats, bœufs …) ;
** les destruction des nids par les crabes très fréquentes sur les plages au Bénin ;
** les désorientation des bébés tortues marines pour diverses raisons dont les digues sur les plages ;
** les pollutions par les hydrocarbures provenant des plates-formes pétrolifères, les transbordements, les forages et les dégazages sans oublier le trafic illicite et à la manipulation des produits pétroliers sur les plans d’eau ;
** le ramassage du sable marin sur certaines plages ;
** la prédation humaine des ressources biologiques du littoral reste toujours la plus inquiétante en raison de l’insuffisance de conscience environnementale et la faible application des réglementations.
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