PROGRAMME AIRES PROTEGEES

AIRES MARINES PROTEGEES

Les engagements du Bénin en matière de gestion durable et la valorisation des ressources marines et côtières ont été concrétisés par la décision du 05 janvier 2022 portant création des premières Aires Marines Protégées (AMP) de Donaten à Cotonou et Togbin – Bouche du Roy à Abomey-Calavi et Grand-Popo.


Définition d’une aire protégée
Les aires protégées ont une définition clairement donnée par l’UICN et la commission mondiale des aires protégées de l’UICN. Il faut s’y référer lorsqu’on travaille sur ces zones pour éviter d’amalgamer des territoires aux vocations différentes, parfois complémentaires. L’UICN reconnaît ainsi la contribution à la préservation de l’environnement de nombreuses zones qui ne sont pas des aires protégées… mais, s’il n’est pas indispensable qu’il soit une aire protégée pour contribuer à la conservation, un territoire ne peut être reconnu comme aire protégée que si et seulement si son objectif premier de classement est la conservation de la Nature.

Parmi ces aires protégées, l’UICN reconnaît six catégories de gestion. Il s’agit simplement d’offrir aux gestionnaires et à leurs partenaires une typologie simple pour se repérer et s’organiser. Les catégories sont donc un outil qui, bien utilisé, permet de faciliter le travail des gestionnaires.

On trouvera de nombreuses références sur le site de la Commission Mondiale pour les Aires protégées.

Définir une aire protégée ?

L’UICN définit une aire protégée comme « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés ».

Il s’agit d’une définition exclusive (énoncée en 2008) qui insiste donc sur l’objectif premier des aires protégées, qui est d’assurer la conservation de la nature.

A quoi servent les aires protégées ?

Les aires protégées sont des outils de conservation qui sont au cœur de la stratégie mondiale de conservation de la biodiversité in situ (article 8 de la Convention sur la Diversité Biologique ).

Les aires protégées sont généralement représentatives de zones écologiques ayant conservé l’essentiel de leurs caractéristiques physiques et biologiques. L’éducation du public,  la recherche scientifique, sont également des objectifs importants lors de la création d’aires protégées.

Mais les aires protégées peuvent aussi viser la conservation de monuments naturels, de paysages terrestres et marins, ou la gestion durable de certaines ressources naturelles de faune ou de flore. Ainsi, ces aires protégées peuvent avoir des objectifs de conservations variés (conservation de l’écosystème et/ou conservation d’une espèce en particuliers et/ou conservation d’un écosystème, etc). De chaque type d’objectif de conservation visé découlent des modes de gestion spécifiques, qui font que certaines aires autorisent ou non l’intervention de l’homme, l’utilisation ou non de certains produits de l’écosystème, etc. En fonction des modes de gestion qui leur sont attribués, ces aires protégées peuvent être classées dans une des 6 catégories de gestion proposées par l’IUCN .

Les catégories de gestion des aires protégées de l’UICN ?

Catégorie IaRéserve Naturelle Intégrale / Zone de Nature sauvage: aire protégée gérée principalement à des fins scientifiques
Catégorie IbZone de Nature sauvage: aire protégée gérée principalement à des fins de protection des ressources sauvages
Catégorie IIParc national : aire protégée gérée principalement dans le but de protéger les écosystèmes et à des fins récréatives
Catégorie IIIMonument naturel : aire protégée gérée principalement dans le but de préserver des éléments naturels spécifiques
Catégorie IVAire de gestion des habitats ou des espèces: aire protégée gérée principalement à des fins de conservation d’espèces ou d’habitats particuliers, avec intervention
Catégorie VPaysage terrestre ou marin protégé : aire protégée gérée principalement dans le but d’assurer la conservation de paysages terrestres ou marins et à des fins récréatives
Catégorie VIAire protégée de ressources naturelles gérées : aire protégée gérée principalement à des fins d’utilisation durable des écosystèmes naturels

Pour en savoir plus…

Téléchargez les lignes directrices pour l’application des catégories de gestion aux aires protégées

Aires protégées

Territoires qui bénéficient d’un statut de conservation et qui font l’objet d’une protection spéciale de la part des autorités gouvernementales.
L’UICN distingue cinq catégories d’aires protégées par ordre décroissant d’importance des mesures de protection : les réserves naturelles intégrales, les parcs, les monuments nationaux, les réserves à but spécialisé et les zones de paysages protégés.
À ces catégories s’ajoutent les réserves d’animaux et les sites du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Définitions connexes

Créer des AMP au Bénin

Une Aire Marine Protégée (AMP) est une zone délimitée en mer y compris la zone littoral où des mesures particulières de gestion sont mises en œuvre dans un objectif de protection du milieu marin. 

Ce projet est associé à un objectif local de développement socio-économique et articulé avec une gestion durable des ressources naturelles.

Une aire marine protégée se caractérise également par des mesures de gestion mise en œuvre au profit de l’objectif de protection : suivi scientifique, programme d’actions, réglementation, surveillance, sensibilisation des populations locales…

Les Aires Marines Protégées (AMP) ont plusieurs rôles :

– Protéger ou la reconstituer les ressources halieutiques,

– Protéger de la biodiversité,

– Faciliter le rétablissement de l’écosystème après des perturbations anthropiques ou naturelles majeures

– Servir de refuge contre la pêche destructrice pour des espèces vulnérables

– Enrichir les lieux de pêche grâce au “débordement” de poissons

Depuis 1998, Nature Tropicale ONG, la première ONG Béninoise membre de l’UICN, s’est résolument engagée dans la sauvegarde des espèces menacées et des écosystèmes en danger. Elle met l’accent sur la sauvegarde des tortues marines, du lamantin d’Afrique et des baleines proche de la côte du Bénin avec la collaboration de diverses autres Institutions locales qu’étrangères. 

Elle a noté que l’allure que prend la dégradation du littoral du Bénin qui n’est que de 125 km est loin de satisfaire au principe d’utilisation durable. Il s’agit entre autres de :

  • l’érosion côtière dans le complexe Est;
  • l’urbanisation anarchique des côtes, l’occupation des plages de ponte, la construction anarchique d’habitations et d’infrastructures touristiques sur les plages ;
  • la pollution organique due aux déversements incontrôlés des déchets domestiques et municipaux dans les zones humides et surtout les débris et sacs plastiques;
  • la dégradation de l’habitat marin et la pollution par les filets abandonnés en mer ;
  • la dégradation de la végétation du littoral due à la pression démographique sans cesse croissante ;
  • la pollution marine transfrontalière due au déversement dans la mer des eaux usées de l’usine de phosphate de Kpémè au Togo ;
  • les pollutions par les hydrocarbures provenant des plates-formes pétrolifères, les transbordements, les forages et les dégazages sans oublier le trafic illicite et à la manipulation des produits pétroliers sur les plans d’eau ;
  • le ramassage du sable marin sur certaines plages ;
  • la prédation humaine des ressources biologiques du littoral reste la plus inquiétante

Nature Tropicale ONG a retenu au Bénin certains sites particuliers pour engager le processus de création des AMP et des sanctuaires de sauvegarde des espèces en danger:

  • Sanctuaire des Tortues Marines à Donaten Cotonou
  • Site des anciens Wharfs à Cotonou (Placodji), Ouidah et Grand-Popo (Gbèkon)
  • Tracé du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (GAO) le long du littoral du Bénin
  • Le Sanctuaire du Lamantin d’Afrique à Sagon (Ouinhi) ; Bonou  et Dangbo (Tokpli, Kessounou, Navêli) ; Aguégués (Goukon)  
  • Le Sanctuaire du Lamantin d’Afrique dans la Vallée du Mono sur le Chenal Gbaga à Grand-Popo 

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